Ce syndrome est fréquemment rencontré en clinique mais il est souvent sous diagnostiqué.
Facteurs favorisants :
Les femelles seraient plus fréquemment touchées que les mâles notamment en fin de gestation du fait du relâchement des ligaments de l’estomac le rendant ainsi plus mobile.
Pathogénie et signes cliniques :
La torsion est une complication de la dilatation gastrique. Cette dernière serait secondaire à un trouble de la vidange stomacale dont les causes sont diverses et variées : anorexie lors d’affection bucco-dentaire par exemple, ralentissement du transit secondaire à une anesthésie, évolution d’un processus douloureux (calculs urinaires, kystes ovariens, pododermatite, traumatisme) ou en période de stress.
À l’inverse du chien chez qui cette affection est fréquemment rencontré, le cochon d’Inde ne présente pas d’hypersalivation ou de tentatives de vomissements en cas de torsion gastrique. L’examen clinique ne présente aucun signe spécifique de cette atteinte mais il est identique à celui d’un arrêt de transit (Huynh et al., 2019).
Diagnostic :
La radiographie abdominale met en évidence une dilatation sévère de l’estomac avec un contenu aérien (figure 14). La présence des anses digestives devant l’estomac est caractéristique d’une dilatation torsion gastrique. Sinon une radiographie sous transit baryté permet de visualiser la présence ou non de la torsion.
Figure 14 : Radiographie de l’abdomen de profil d’un cochon d’Inde mâle mettant en évidence une dilatation et une torsion de l’estomac. La flèche souligne la présence d’anses digestives situées crânialement à l’estomac ce qui confirme la torsion (Minarikova et al., 2015).
Traitement :
Il n’existe pas à l’heure actuelle de recommandation pour la dilatation-torsion de l’estomac spécifique au cochon d’Inde ; le traitement est basé essentiellement sur les données de la médecine canine.
Dans un premier temps, il est conseillé de procéder à une stabilisation médicale pour stabiliser le cochon d’Inde comprenant une perfusion (par voie intra-veineuse ou intra-osseuse), des analgésiques puissants, une antibiothérapie ainsi que des anti-acides. Un sondage oro-gastrique permet de décomprimer l’estomac et de favoriser le retour veineux sous anesthésie générale.
À ce stade, un gavage est contre-indiqué.
Une fois stabilisé, le traitement de choix est chirurgical. La technique est similaire à celle pratiquée en médecine canine. Elle consiste à ouvrir l’abdomen pour pouvoir accéder à l’estomac directement pour le remettre à l’endroit puis l’estomac est fixé à la paroi abdominale (gastropexie) afin d’éviter tout risque de récidive).
Le taux de mortalité en per et post-opératoire s’élève à près de 70 %.